Etudiant à l'École St-Grégoire à Tournai,
élève d'Alphonse Oeyen et organiste à la Basilique de Bon-Secours, Jean Absil
fréquente ensuite le Conservatoire de Bruxelles (1913), où il suit entre autres les
cours de Paul Gilson (orchestration et composition). En 1922, il gagne le second Prix de
Rome et devient professeur d'harmonie pratique au Conservatoire de Bruxelles. Très vite,
il s'écarte des conceptions de son maître quant à l'orchestration et s'oriente vers la
production contemporaine, vers la musique moderne, avec laquelle il prend contact à
l'occasion des Concerts Pro Arte.
Il séjourne quelque temps à Paris, où il gagne
le Prix Rubens, et fonde la Revue internationale de musique (1938). Chef du groupe La
Sirène, il fait connaître la musique contemporaine. Son concerto imposé pour piano
lors du premier concours Ysaye lui confère une renommée internationale.
Directeur, pendant 40 ans, de l'Académie
d'Etterbeek à laquelle il donna son nom (1963), ce pédagogue incontesté a formé des
générations de compositeurs.
Musicien au langage très personnel et cohérent,
nourri de Bach et d'Alban Berg, il a forgé lui-même ce langage, y est resté fidèle et
l'a appliqué à des formes diverses, son unité esthétique définissant sa personnalité
en défiant le temps à partir de 1932 et jusqu'en 1974, année de son décès.
Compositeur rigoureux et curieux de toutes les
tendances nouvelles dans l'art du son, il réunit en une synthèse l'Ecole française,
Stravinsky, Bartok, la musique polytonale, atonale et sérielle. Le compositeur invente
des modes inédits qu'il renouvelle d'une oeuvre à l'autre. De ces modes naissent des
accords qui, pour être différents des accords classiques, n'en sont pas moins pourvus
comme ceux-ci de significations expressives de tension et de repos.
Il publie de nombreuses oeuvres de musique de
chambre, 175 opus, un Concerto pour violon, un Concerto pour piano, il
publie aussi de très nombreux choeurs : Alcools, Les chants de mort, Le
cirque volant, Album à colorier, une comédie musicale, Le chapeau chinois,
sur un texte de Franc-Nohain, et des oeuvres symphoniques. Dans Le Zodiaque se
fondent les formes du concerto, de la symphonie et de la cantate.