|
Elie Baussart Militant wallon
Couillet 16.12.1887 - Loverval 30.12.1965 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Elève au Collège des Jésuites de Charleroi, il
interrompt ses études pour travailler. Néanmoins, en autodidacte, il parfait sa
formation littéraire et linguistique, et retrouve son ancienne école, mais comme
professeur cette fois (1909). Catholique très engagé sur le plan social, esprit
indépendant, Elie Baussart militera sa vie durant au sein de la mouvance démocrate
chrétienne. Il fondera, notamment, avec Hubert Dewez, l'Institut de Culture ouvrière.
Tout en enseignant le français et l'histoire au
collège (1909-1954), Elie Baussart déploie une intense activité littéraire axée sur
la défense de sa région, la Wallonie, et sensibilisée par les préoccupations sociales.
L'Exposition d'Art wallon montée à
Charleroi, en 1911, par Jules Destrée lui révèle l'objectif à donner à son action
régionaliste : dévoiler la Wallonie aux Wallons. C'est pourquoi, en 1919, il fonde la
revue La Terre wallonne, où il développe une opinion catholique wallonne, s'en
prend au centralisme de l'Etat belge tout en préconisant un dialogue entre les mouvements
flamand et wallon. La revue La Terre wallonne connaît plusieurs évolutions
importantes sans que Baussart n'abandonne pour autant les idéaux qui ont présidé à sa
création (régionalisme, pacifisme, démocratie, ...). La Seconde Guerre mondiale met un
terme à l'existence de la revue (1919-1940).
Membre de l'Assemblée wallonne dès 1921, Elie
Baussart abandonne progressivement ses conceptions unionistes et antiséparatistes face à
l'expansionnisme flamand dont il dénonce l'action au sein du Boerenbond. Après 1929 et
la reconnaissance de l'unilinguisme régional, il s'affirme fédéraliste.
Elie Baussart a apporté une dimension essentielle
au Mouvement wallon en le définissant comme un humanisme, à l'heure de son engagement
contre le fascisme : la prise de conscience des Wallons doit s'enraciner dans leur
tradition de défense des libertés et s'identifier à la lutte pour la sauvegarde de la
démocratie, écrit-il.
Après la Guerre 40-45, chroniqueur dans la revue
Forces nouvelles, le Vieux Wallon wallonisant, comme il aime s'appeler, devient
membre actif de l'Union démocratique belge, de Rénovation wallonne et du Congrès
national wallon.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
129-131.
|