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François Bovesse Homme politique
Namur 10.06.1890 - Namur 01.02.1944 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Engagé au Parti libéral à 18 ans, François
Bovesse est sensibilisé à l'identité wallonne lors de la fondation par Jules Destrée,
à Namur, de la section locale des Amis de l'Art wallon (1911). Alors qu'il étudie le
droit à l'ULg, il crée Sambre et Meuse (1912) dont la devise devient Pour
l'art et la Wallonie. D'abord culturel, le journal devient militant politique wallon,
tout comme Bovesse qui adhère à la Ligue wallonne de l'Arrondissement de Namur et est
nommé secrétaire de la Jeune Garde de Wallonie (Namur).
Lorsque la Grande Guerre éclate, il combat à
Liège, à Anvers et sur l'Yser; blessé, il est versé à l'Auditorat militaire de Calais
(fin 1914). A la fin des hostilités, il s'inscrit comme avocat au Barreau de Namur.
Animateur de la Ligue wallonne de Namur, délégué
à l'Assemblée wallonne jusqu'en 1927 et membre du Comité de l'Union nationale wallonne,
il est à l'origine de l'organisation des fêtes de Wallonie, à Namur, et de la création
du Comité des Fêtes de Wallonie (1923). Cette fête est l'occasion pour lui de réclamer
l'égalité de droit entre Wallons et Flamands, et de dénoncer les appétits flamingants.
Comme Destrée, il perçoit, dans la mise en place des lois linguistiques d'après-guerre,
le risque de flamandisation de la Wallonie. Il les combat au nom de l'homogénéïté
linguistique et culturelle des deux régions.
Ses participations ministérielles font de lui
l'homme de la Wallonie au gouvernement. Il y défend les positions du Mouvement wallon :
maintien de l'accord militaire franco-belge, refus de la loi d'amnistie et combat contre
le mouvement fasciste Rex. Gouverneur de la Province de Namur en 1937, il se prononce,
dans une lettre à Paul-Emile Janson, pour la décentralisation administrative ayant pour
base les provinces. Démis de ses fonctions par l'occupant, François Bovesse reprend sa
profession d'avocat. Il plaide sans aucune concession ni pour l'occupant ni pour les
collaborateurs. Ceux-ci ne le lui pardonneront pas. Le 1er février 1944, il meurt
assassiné par des rexistes.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
186-189.
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