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Auguste Buisseret Homme politique
Beauraing 18.08.1888 - Liège 15.04.1965 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en droit de l'ULg, Auguste Buisseret fait
son stage à Paris, où il plaide avec son patron dans une affaire opposant Anatole France
à son éditeur. Jeune avocat très brillant, il est inscrit au Barreau de Liège (1911).
Membre de la Ligue des Lycéens wallons et des
Gardes wallonnes, il siège à l'Assemblée wallonne depuis 1912 et la quitte, en 1923, en
même temps que Jules Destrée. Favorable à une décentralisation de l'Etat belge, il
n'hésite pas à clamer ses idées au sein du Parti libéral liégeois (1931). Il est
aussi le directeur du journal La Barricade (qui deviendra L'Action wallonne),
organe de la Ligue d'Action wallonne de Liège (1922-1937), dont les articles et les
caricatures contre la politique de neutralité de la Belgique font beaucoup de bruit. En
tant qu'échevin des Beaux-Arts de la ville de Liège, il fera notamment acheter à
Lucerne des oeuvres que le IIIème Reich considère comme décadentes : Gaugin, Chagall,
Picasso, ...
Son action antirexiste et antifasciste lui vaut
d'être arrêté puis, relâché, d'être étroitement surveillé (1940-1943). Cela ne
l'empêche pas, comme en 14-18, de défendre les patriotes devant les tribunaux et d'être
en contact avec la Résistance. Cependant, en 1943, ne se sentant plus en sécurité, il
décide de gagner Londres, où il devient conseiller juridique de plusieurs départements
ministériels. Lorsque la guerre se termine, il est fait appel à lui comme ministre. A
l'Instruction publique, il créera le Théâtre national et le Service de la Jeunesse.
Comme ministre de l'Intérieur, il instituera le Conseil d'Etat. Comme ministre des
Colonies, il fonde notamment l'Université d'Elisabethville mais ses efforts pour
réorganiser le Congo se heurteront à de nombreuses oppositions ainsi qu'à un
conservatisme pesant.
Membre de Wallonie libre (1942) et du Mouvement
libéral wallon (1962), il prononce, en tant que bourgmestre de Liège (1958-1963) et à
l'occasion des fêtes de Wallonie, des discours percutants. Acquis à la cause wallonne à
l'intérieur d'un parti, le PLP, optant résolument pour une Belgique unitaire, il met les
Wallons en garde contre l'agressivité presque maladive de certains Belges fanatisés
qui tendent vers l'asservissement de la Belgique méridionale (1960), et prône
l'union des Wallons pour faire obstacle aux ambitions démesurées d'une poignée
d'impérialistes intolérants (1962).
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
206-208.

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