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Anto Carte Peintre expressionniste
Mons 08.12.1886 - Ixelles 15.02.1954 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Doué pour le dessin, ce fils de menuisier
s'oriente vers le métier de décorateur. Etudiant à l'Académie de Mons, Antoine Carte,
de son nom d'état civil, est surtout attiré par la peinture. Suivant les conseils de
trois mécènes montois, il décroche une bourse qui lui permet de s'inscrire à
l'Académie royale de Bruxelles, où Jean Delville et Constant Montald sont parmi ses
professeurs. Attiré par Paris, il découvre Puvis de Chavannes et, au Louvre, les
peintres italiens du Quattrocento. Refoulé à Mons par la guerre (1914), il travaille
toujours comme décorateur mais le peintre affine son style, influencé par la poésie de
Verhaeren dont il illustre plusieurs pages.
Après le conflit, son ami Louis Buisseret expose
les planches de Carte. La vente de mes premiers dessins me permit d'acheter ce qu'il
fallait pour peindre à l'huile, raconte l'artiste. Mais c'est le directeur de la
section Beaux-Arts de l'Institut Carnegie qui lance véritablement l'artiste : les
soixante toiles présentées à Pittsburgh sont vendues (1924). Son triomphe américain en
appelle d'autres : l'Espagne puis l'Italie. Il est aussi engagé comme professeur à
l'Institut supérieur des Arts décoratifs de la Cambre (1929). Trois ans plus tard, il
succède à son maître, Constant Montald, comme professeur de peinture décorative et
monumentale à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1932).
Autant préoccupé par la technique que par les
problèmes esthétiques, Anto Carte figure parmi les fondateurs du groupe Nervia,
avec Pierre Paulus, Taf Wallet, Léon Navez notamment (1929). Le but était de permettre
aux jeunes artistes wallons d'exposer avec leurs aînés.
Peintre à la fois expressionniste et symboliste de
sujets religieux, de scènes de genre, de paysages, il représente des ouvriers, des
femmes, des enfants. Ce qui frappe surtout c'est la netteté du trait, celui du
dessinateur doué. La forme parle la première. La couleur vient ensuite créant un style
propre à l'artiste, même si celui-ci n'a jamais contesté une certaine filiation avec
Breughel. Néanmoins, le peuple wallon, auquel Anto Carte se glorifie d'appartenir,
apparaît dans chacun des panneaux de la vaste fresque qui illustre les travaux quotidiens
et les divertissements de la Wallonie.

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