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Léo Collard Homme politique
Aulnois 11.07.1902 - Mons 27.01.1981 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en droit de l'ULB (1932), militant dans le
groupe de jeunesse et d'éducation ouvrières, président des Jeunes Gardes socialistes,
le jeune avocat s'inscrit au barreau de Mons mais c'est l'action politique, dans la
mouvance socialiste, qui retient surtout son attention. Elu en 1932, il demeure mandataire
public jusqu'en 1974, tout en occupant la Chaire de droit international à l'Institut
supérieur de Commerce Warocqué à Mons (1937).
Le nom de Léo Collard est attaché à la question
scolaire. Opposant déclaré aux mesures prises par Pierre Harmel, il se retrouve au poste
de ce dernier à l'issue des élections de 1954. Il prend alors une série de mesures
visant à contrebalancer la tendance imprimée par son prédécesseur. Guidé par le
principe que l'enseignement doit être accessible à tous, le nouveau ministre laïc
essaie de favoriser l'accès à l'université des enfants d'ouvriers. A l'époque, 5 %
d'entre eux y ont accès. D'autres mesures, rassemblées dans le Projet Collard
(1955), provoquent aussi la réaction du monde catholique. Malgré d'importantes et
parfois violentes manifestations, le gouvernement adopte ce projet, montrant sa volonté
de créer un enseignement de l'Etat à tous les degrés et de n'accorder de subventions
aux écoles catholiques que sous certaines conditions déterminées par la loi. Au
lendemain des élections de 1958, le parti de Léo Collard se retrouve dans l'opposition
et, à l'issue d'une année de négociations, le pacte scolaire est signé.
Elu président du PSB le 10 juillet 1959, artisan
d'un rapprochement avec les forces syndicales, Léo Collard s'en distancie quelque peu au
début des années 60, tout comme il prend nettement ses distances par rapport au
Mouvement populaire wallon d'André Renard. Considérant le MPW comme un facteur de
division de la famille socialiste, il sanctionne, en décembre 1964, les militants du MPW
et du journal La Gauche. Ce n'est qu'à la fin des années 60 que Léo Collard en
viendra avec prudence à accepter le principe de décentralisation économique vers les
régions.
Le 1er mai 1969, Léo Collard lancera un appel en
faveur d'un rassemblement des progressistes, c'est-à-dire une coalition entre
militants plutôt qu'une insertion massive de catholiques.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
286-287.
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