 |
André Cools Homme politique
Flémalle Grande 01.08.1927 - Liège 18.07.1991 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
André
Cools est né et a grandi dans le monde ouvrier, plus précisément dans la Maison
du Peuple que géraient ses parents à Flémalle. Son grand-père paternel, ouvrier
à Marihaye, fut longtemps privé du droit de vote en raison d’un lourd casier
judiciaire pour fait syndical. Son père, Marcel, était délégué syndical des
métallurgistes de la province de Liège et échevin du POB à Flémalle. La pensée
d’André Cools restera imprégnée de ce milieu rempli de solidarité et d’amitiés :
ce sont les amis (Joseph Sevrin, Émile Deloye, etc.) de son père, déporté et
décapité à Mauthausen (1942), qui le prendront en charge, lui permettant de
terminer ses humanités gréco-latines.
Sa participation au Congrès national wallon de Liège, en octobre
1945, les manifestations contre le retour de Léopold III (il accomplit alors son
service militaire) ainsi que les grèves de 1960 lui font prendre conscience de
la réalité wallonne. Membre de Wallonie libre (1959), disciple d'André Renard,
il adhère au Mouvement populaire wallon dès sa création en 1961. Présent à tous
les grands rendez-vous wallons du début des années 60, André Cools fait
notamment partie du comité de patronage du pétitionnement (1963). Quand, avec
Freddy Terwagne, Léon Hurez et Ernest Glinne, le nouveau bourgmestre de Flémalle
se retrouve à la lisière du PSB, en décembre 1964, il choisit de défendre l'idée
wallonne à l'intérieur du PSB. Considéré comme rebelle à ce moment, il se
retrouve, cinq ans plus tard, à la suite du décès de JJ Merlot, à la tête du
gouvernement qui introduit dans la Constitution les principes de réformes
institutionnelles instaurant un fédéralisme en Belgique. Coprésident du PSB et
premier président du PS, André Cools se dit favorable à un régionalisme radical
proche d'une forme de confédéralisme. Il contribue à la deuxième réforme de
l'Etat qui crée les communautés et les régions disposant d'un exécutif et d'une
assemblée légiférant par décret.
Secrétaire-receveur de la commission d'assistance publique en
1947, André Cools est devenu l'un des principaux mandataires du Parti
socialiste. Élu tour à tour conseiller communal (1949-1968), député (1958-1991),
il a été pour exercer les mandats de bourgmestre de Flémalle-Haute (1964-1991),
ministre du Budget (1968-1971), vice-Premier ministre (1969-1972), président du
Parti socialiste belge (1973-1978) puis du Parti socialiste (1978-1981),
ministre d’État (1983), président du Conseil régional wallon (1982-1985), et
ministre de la Région wallonne, en charge des Pouvoirs locaux, Travaux subsidiés
et Eau (1988-1990). Il attache notamment son nom au décret sur l'eau avant de se
retirer de la vie politique, le 1er mai 1990.
Néanmoins, à la tête d'un véritable réseau qu'il avait tissé (SMAP,
SA Néos, Holding Meusinvest, présence dans de nombreuses intercommunales), il
entendait continuer à oeuvrer pour le développement économique de la région
liégeoise, lorsque, le 18 juillet 1991, un bras meurtrier a mis un terme à la
vie de cette personnalité hors du commun. Le procès visant à élucider cet
assassinat s’est ouvert à Liège le 17 octobre 2003.
Pour une biographie plus complète, on se reportera à la notice
qui lui est consacrée dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la
direction scientifique de Paul Delforge, Philippe Destatte et Micheline Libon,
Charleroi, 2000, tome 1, p. 367-369.

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