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Jules Destrée Homme politique
Marcinelle 21.08.1863 - Bruxelles 02.01.1936 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en Droit de l'ULB, à 20 ans, (1883), il
entre comme stagiaire chez Edmond Picard. Deux voyages en Italie lui font découvrir la
peinture italienne et le conduisent vers les milieux artistiques. Il rencontre des
écrivains de la Jeune Belgique ainsi que des peintres et sculpteurs (1885-1886).
Mais ce sont les événements de 1886 qui orientent à tout jamais la vie de Destrée.
Les émeutes de la misère ouvrière sont
réprimées violemment. Le jeune avocat défend les syndicalistes de l'Union ouvrière
traînés devant les Assises. Soucieux de rassembler les ouvriers en lutte pour le
suffrage universel, il crée la Fédération démocratique de Charleroi (1892), est élu
député en 1894 et le restera jusqu'à sa mort. Avec Emile Vandervelde, il se fait le
théoricien du socialisme (Le Socialisme en Belgique, 1898).
L'affirmation du sentiment wallon chez Destrée
apparaît comme une réponse à une dynamique belge et flamande, injuste et oppressante
pour les Wallons. Faire prendre conscience d'elle-même à la Wallonie, s'appuyer sur la
France et sa culture, rendre l'autonomie aux communes et aux provinces sont ses objectifs
lorsqu'il organise les manifestations culturelles et artistiques de l'Exposition de
Charleroi (1911), lorsqu'il fonde la Société des Amis de l'art wallon (1911), et
lorsqu'il écrit la Lettre au Roi (15 août 1912).
C'est à son initiative qu'est créée l'Assemblée
wallonne (1912), premier Parlement informel de la Wallonie.
Durant la Grande Guerre, chargé de mission par le
gouvernement, il contribue au ralliement de l'Italie au camp des alliés. A Pétrograd, il
établit un contact avec les forces socialistes antibolchéviques, puis, du Japon,
parvient à Pékin. A son retour, désigné comme Ministre des Sciences et des Arts
(1919-1921), il s'attache à la protection des artistes et de leurs oeuvres, rénove le
Prix de Rome et fonde l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises (1921).
Membre de la Ligue d'Action wallonne, où il
défend ses options fédéralistes, partisan de la formation d'Etats-Unis d'Europe, il
tente d'apporter une solution au problème des nationalités par le Compromis des
Belges - étape vers le fédéralisme - qu'il signe avec le socialiste flamand
Huysmans (1929). Ses actions en faveur de la Wallonie, de la culture et du monde
ouvrier ne l'empêchent pas d'entretenir ses dons de littérateur. Ses écrits
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
483-490.

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