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Edmond Dubrunfaut Maître en tapisserie
Denain (France) 21.04.1920
Bruxelles, 14.07.2007 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Attiré très tôt vers l'art, élève de Jean
Leroy, Edmond Dubrunfaut fait ses études à l'Académie de Tournai. La découverte du
vitrail et de la mosaïque réalisés à l'abbaye de Tongerlo par Charles Counhaye le
décide à entrer à l'Ecole nationale supérieure d'Architecture et des Arts décoratifs
(La Cambre), où Counhaye enseigne (1940-1943). Il sera lui-même professeur d'Art
monumental, à l'Académie des Beaux-Arts de Mons (1947-1977).
Créateur de deux ateliers artisanaux de tissage à
Tournai (1943), il fonde, avec R. Somville et L. Deltour, Forces murales (1947),
association qui cherche à renouer l'art avec le public grâce à l'art mural (vitrail,
fresque, mosaïque, tapisserie). A côté du Centre de Rénovation et de la Coopérative
La Tapisserie de Tournai créées en 1947, Dubrunfaut et ses amis revalorisent les
techniques murales à portée collective : ils créent un art public exaltant la vie et le
travail des hommes, leurs luttes, leurs souffrances et leurs joies, là où passent et
vivent ces hommes.
Membre de Art et Réalité (1954-1958),
Dubrunfaut, habitué au travail collectif, connaît une période de retour sur lui-même
où les créations individuelles, dans un style très clair, proche du classicisme, sont
abondantes (1960-1968). Les événements de mai 68 sont le point de départ d'une nouvelle
démarche; l'expérience de son adhésion au Mouvement réaliste (1969-1972) le conduit à
penser qu'il ne suffit pas d'aller vers le public, qu'avant tout, il est nécessaire de le
former. Créer un art véritablement démocratique sera le sens d'un projet d'action
précis, en trois étapes, réalisé par la Maison de la culture de Tournai : Informer
pour connaître, Connaître pour aimer, Aimer pour créer.
Membre du Groupe Cuesmes 68 (1968-1977), le
muraliste Dubrunfaut réalise des fresques dans des cliniques, des écoles, des maisons du
peuple, des maisons communales, après avoir dialogué avec ceux qui évoluent dans les
lieux. Artiste engagé, tant sur le plan politique que sur le plan wallon, il met en
scène la réalité du quotidien, comme ses titres en témoignent: Les cimentiers,
La récolte, Chômeuses, Le Carrier, La grève sur le tas.
Animateur de la Fondation de la Tapisserie, des
Arts du Tissu et des Arts muraux de la Communauté française, (Tournai 1979), il
perpétue une tradition médiévale, mais dans un langage neuf avec les couleurs vives et
chaudes de la laine.
Voir
Le Domaine de la Lice
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