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Jean Duvieusart Homme politique
Frasnes-lez-Gosselies 10.04.1900 - Couillet 10.10.1977 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en Droit et licencié en sciences
politiques et sociales de l'UCL, il est membre du Conseil de l'ordre des avocats du
Barreau de Charleroi et, en mai 1965, il y est élu bâtonnier.
Avant-Guerre, Jean Duvieusart est un des rares
catholiques à s'intéresser à la question wallonne. Adhérant à l'Assemblée wallonne
déclinante (1937), il examine les enjeux culturels mais aussi socio-économiques dans un
livre, Wallonie 38, qui sort l'année même où se tient le premier Congrès
culturel wallon, dans lequel il développe le thème Les Wallons, la Belgique et la
communauté romane (1938).
En 1950, Premier ministre du gouvernement homogène
social chrétien qui prend la décision du retour de Léopold III, il rédige le projet de
loi qui constate que l'impossibilité de régner a pris fin. Confronté à la grève
générale et aux manifestations parfois violentes qui s'en suivent principalement en
Wallonie, Jean Duvieusart constate que ses efforts se soldent par un échec. Après avoir
obtenu l'effacement du roi, il remet sa démission (10 août 1950).
Membre de la délégation belge à l'ONU (1950),
Jean Duvieusart exerce diverses hautes fonctions dans les institutions du Benelux et dans
celles de la CEE, pendant les années 50. Favorable à la construction européenne, il
plaide en faveur du projet instituant la CECA, lorsqu'il est ministre des Affaires
économiques.
Défenseur de la ligne de conduite que son parti a
adoptée, dès décembre 1945, dans le problème wallo-flamand, il s'en démarque en 1963,
ne pouvant accepter les nouvelles lois linguistiques. Au Sénat, il dépose un projet de
création de deux associations interprovinciales (flamande et wallonne) ayant compétence
régionale en matière culturelle (1964). Il est membre de Rénovation wallonne (1963) et
la tournure des événements louvanistes renforce son engagement wallon. Avec d'autres, il
crée le Rassemblement wallon, qu'il préside, et joue un rôle important au sein du
groupe des 28, chargé de revoir la Constitution (1968).
Retiré totalement de la politique (1972), mais
ulcéré par certaines lacunes et erreurs de M. Willequet (Histoire de la Belgique
contemporaine) et par des accusations violentes contenues dans les Mémoires et notes
politiques du secrétaire du roi, Jacques Pirenne, Jean Duvieusart rompt un long silence
en publiant dans La Question royale, Crise et dénouement (1975), des
procès-verbaux et des notes inédits des événements.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 1, p.
538-540.
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