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Léon-E. Halkin Historien
Liège 11.05.1906 -Liège
19.12.1998 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en philosophie et lettres (1927), diplômé
de la Sorbonne (1932), agrégé de l'enseignement supérieur de l'ULg (1936),
Léon-E.
Halkin est chargé de cours (1938) puis promu professeur d'Histoire moderne à l'ULg
(1943). Professeur, il s'est intéressé aux deux Réformes (protestante et catholique),
à l'humanisme avec Erasme, à l'histoire et aux institutions de l'ancien diocèse et de
la Principauté de Liège, dont il fut chargé de créer le cours à l'ULg (1937). Son
livre Eléments de critique historique (1966) est la bible des historiens formés
à l'ULg depuis de nombreuses années. Admis à l'éméritat en 1976, il a longtemps
présidé l'Institut historique belge de Rome (1972) et la Commission royale d'Histoire de
Belgique.
Pendant la Guerre, membre du Front de
l'Indépendance, Léon-E. Halkin n'hésite pas à développer devant ses étudiants la
thèse contraire à celle de Degrelle concernant l'origine des Wallons. Directeur du
service Socrate, Centre de distribution de fonds aux refractaires et aux maquisards de la
région liégeoise, il est arrêté par la police allemande sur dénonciation (novembre
1943). Il passe 18 mois à Breendonck, puis, après un court séjour à la prison de
Saint-Gilles, il connaît quatre camps de concentration. Il a écrit un livre poignant,
inspiré de sa déportation : A l'ombre de la mort (1947), tout au long duquel
l'historien et sa rigueur ne cèdent rien à la souffrance.
Auteur d'un important article sur la Wallonie
devant l'histoire (1938), il confirme, au sein de la commission d'Histoire de l'APIAW
(1945), sa pensée qui mène à l'histoire générale par l'histoire régionale. Marquant
son indépendance à l'égard de Pirenne, Halkin propose de choisir le "régionalisme
féodal" et donc l'histoire de l'occident chrétien, comme cadre historique
fondamental et comme base d'enseignement. Cette conception est plus universaliste et plus
concrète que celle qui étrangle la vie de nos régions dans le triangle belge
arbitrairement projeté dans le passé. Flamands et Wallons sont autre chose que des
prénoms, ces mots recouvrent des réalités humaines différentes. Membre d'honneur
de Rénovation wallonne, il défend les mêmes idées à l'occasion du Deuxième Congrès
culturel wallon de 1955. Chrétien soucieux d'oecuménisme, défenseur des Droits de
l'Homme, il s'engage résolument contre le régime de Franco et la Guerre du Viêt-Nam
notamment.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 2, p.
778-779.
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