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Richard Heintz Peintre impressionniste
Herstal 25.10.1871 - Sy 26.05.1929 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Après des études à l'Athénée de Liège, il
passe une année à l'Académie de Gand (1886), et cinq à celle de Liège (1887-1892),
où il découvre surtout la campagne qu'il représente de façon non classique et non
académique. Il remarque plus particulièrement le village de Sy qui le subjugue
totalement. A la mort de son père, il quitte l'Académie, forcé de gagner sa vie.
Néanmoins, il poursuit son art. Ses peintures réalisées sur le vif, en extérieur, sont
saisissantes. Il commence véritablement à exposer et à être remarqué en 1897. Six
années plus tard, l'Etat lui commande un grand panneau, Panorama de la Ville de Liège
pour décorer le Pavillon belge à l'Exposition universelle de Saint-Louis (USA). En 1905,
à l'occasion de l'Exposition universelle de Liège, deux oeuvres de Heintz sont à
nouveau à l'honneur (notamment La Roche noire). Quelques semaines plus tard,
lauréat de la Fondation Darchis, il part pour l'Italie, qu'il sillonne durant six
années. Il préfère la montagne aux villes; sa vision s'élargit.
C'est néanmoins avec beaucoup de plaisir qu'il
retrouve Sy où il s'installe. Le voyage en Italie (1906-1912) est terminé, Heintz
l'Ardennais est de retour. Ses expositions se multiplient. Il fréquente les artistes de
son temps, Albert Raty, Auguste Mambour, Auguste Donnay. Bien que ne disposant pas de
chaire académique, il est considéré comme un maître à peindre, animateur de la vie
artistique et, de son vivant déjà, nombreux sont ses disciples malgré son tempérament
de solitaire. La mort le frappe en pleine notoriété, à l'âge de 57 ans, à l'endroit
même où, la veille, il avait achevé son dernier paysage d'Ardenne.
Heintz se distingue par sa fougue, sa façon de
peindre, sans préparation apparente, à même la toile, dédaigneux de la composition, de
la forme des choses, du dessin. Il dispose de la faculté de faire apparaître de ce qui
semble à première vue, un véritable chaos, des fragments de nature très suggestifs,
très vivants, d'un coloris peu banal, parfois très beau (Gazette de Liège,
25.04.1914).
Peintre de l'Italie mais surtout de la Wallonie et
en particulier de l'Ardenne, Richard Heintz a annexé l'Ardenne au domaine plastique. Il a
découvert ses possibilités picturales, il a créé ses poncifs, son "bleu",
lointain, écho de ceux de Patinier, son vrai visage que nul après lui ne pourra ignorer.
Il est considéré comme impressionniste par sa recherche de la sensation du moment. Il se
distingue cependant des impressionnistes français par sa technique plus large et sa
palette plus grasse et souvent plus sombre, ses bleus profonds notamment.
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