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Julien Lahaut Homme politique
Seraing 06.09.1884 - Seraing 18.08.1950 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Ouvrier à 14 ans, militant syndical à 18 ans,
Julien Lahaut est renvoyé suite aux grèves de 1902. Il se retrouve au Val Saint-Lambert
où, avec J. Bondas, il fonde un nouveau syndicat de métallurgistes, Relève-toi
(1905), qui deviendra la Centrale des Métallurgistes. Secrétaire permanent élu par ses
camarades ouvriers (1908-1921), il lutte pour obtention du suffrage universel.
Engagé volontaire lorsque la Première Guerre
mondiale éclate, il est versé dans les auto-canons et envoyé sur le front russe, à
l'instar de Marcel Thiry. Il y vivra la Révolution russe. A peine rentré (1918), rempli
des idéaux communistes et convaincu de la nécessité d'affilier son parti, le POB, à la
IIIème Internationale de Lénine, il se retrouve à la tête des mouvements sociaux
revendiquant des améliorations salariales et de conditions de travail.
Exclu de sa centrale syndicale et du POB (1921),
Lahaut fonde les Chevaliers du Travail, point de départ de la future Centrale
révolutionnaire des Mineurs, et adhère au PCB (1923). Opposé à la montée du fascisme
et du nazisme dès 1933, il se lance dans la lutte en faveur de l'Espagne républicaine
(1936). Député (1932-1950), secrétaire général du PCB, il s'occupe également du
quotidien La Voix du Peuple.
Résistant, il jette les bases de l'Armée belge
des Partisans. Opposant clandestin mais aussi opposant public, il contrecarre les visées
de Degrelle (janvier 1941) et mène la grève des 100.000 (mai 1941) : tout le bassin
industriel liégeois est immobilisé. Quand Hitler lance l'offensive contre l'URSS et donc
contre le communisme, Lahaut est arrêté (1941). Il tente de s'échapper à quatre
reprises puis est déporté au camp d'extermination de Mauthausen (1944-1945). Après 48
mois de captivité, il revient très affaibli. Mais sa popularité et son idéal n'ont pas
été atteints. Il est porté à la présidence du PCB (11 août 1945).
Dans l'Affaire royale, il est au premier rang de
l'action wallonne contre le retour de Léopold III. Le 11 août 1950, au moment où le
prince royal va prêter le serment constitutionnel devant les Chambres réunies, un
vibrant Vive la République ! éclate. On l'attribue à J. Lahaut. Le 18 août,
deux tueurs abattent, devant sa maison, celui qu'un comte polonais qui partagea sa
captivité appelait L'homme qui portait le soleil dans sa poche et en donnait un
morceau à chacun.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 2, p.
906-907.
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