 |
Edmond Leburton
Homme politique
Lantremange 18.04.1915 - Waremme 15.06.1997 |
Ce texte est extrait de l'ouvrage
Cent Wallons du
siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Licencié en sciences politiques et
sociales de l'ULg (1933-1937), Edmond Leburton est fonctionnaire au Ministère de
l'Emploi et des Affaires sociales lorsque la guerre éclate. Mobilisé,
prisonnier, il s'évade et entre dans l'Armée secrète, commandant le groupe
Otarie. Après la guerre, il retrouve son emploi au Ministère puis est nommé
contrôleur principal auprès d'A. Van Acker. Attaché au cabinet de Léon-Eli
Troclet, il travaille ainsi avec les deux principaux artisans de la sécurité
sociale.
Député puis bourgmestre de Waremme, il
préside l'Union nationale des Mutualités socialistes (1956). Ministre de la
Santé publique (1954), il règlemente le contrôle des industries pharmaceutiques
et crée le Fonds national de Recherches médicales (1955). Ministre de la
Prévoyance sociale (1961), il restructure l'AMI. La loi Leburton (1963) fixe les
honoraires des médecins, instaure un carnet de santé individuel et prévoit des
catégories de remboursement suivant le médecin (conventionné, engagé, libre).
Opposés à ces principes, des médecins se constituent en chambres syndicales et
font une grève qui aboutit aux accords de la Saint-Jean (1964) : la souche
fiscale et un comité paritaire (médecins, mutuelles) au sein de l'INAMI sont
instaurés. Ministre des Affaires économiques (1968), il promulgue la loi
d'expansion économique de 1970 et est confronté au problème des mineurs de
Campine.
Elu à la tête du PSB en 1971 en même
temps que Jos Van Eynde, sa fonction de représentant de l'aile francophone du
Parti est paradoxale par rapport à son optique institutionnelle. Bien que
présent aux côtés d'André Renard au moment de la Grève de 60-61, il refuse une
régionalisation accrue des structures de l'Etat le jour même de l'installation
des conseils culturels, ce qui ne l'empêche pas de dire au Pourquoi pas ?
: J'en ai assez du CVP (1971). Ayant élaboré un plan anti-inflatoire, le
gouvernement dont Leburton est le Premier Ministre sera confronté aux problèmes
de l'avortement (affaire Peers), de la réforme de l'armée, du pacte culturel et
de la réforme de l'Etat mais c'est celui de la raffinerie de pétrole Ibramco qui
met un terme à l'équipe ministérielle. A la fin des années 70, il est à la base
du manifeste et du groupe Analyses et Alternative, qui considère que l'on
accorde trop d'importance aux problèmes communautaires.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 2, p.
927-929.

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