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Auguste Mambour Peintre expressionniste
Liège 13.05.1896 - Liège 30.10.1968 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Ses talents de dessinateur et surtout de
portraitiste apparaissent déjà alors qu'il est étudiant à l'Académie des Beaux-Arts
de Liège (1913-1919). Après un voyage à Paris et une première exposition, il
s'installe comme agent en publicité et en décoration. Membre du groupe Envol
(1920), Mambour fait scandale (1921). Son orgueil dérange. Ses toiles choquent. Les
hommes et les femmes qu'il représente ont des formes sculpturales. En peu de temps, il
passe d'une période fauve hachurée à un expressionnisme plein.
Second Prix de Rome 1922, contrairement à
l'habitude qui veut que l'on se rende en Italie ou en Grèce, Mambour décide d'apprendre
l'art nègre : il part six mois au Congo... afin de retrouver un "primitivisme
dont le monde occidental avait perdu jusqu'à la trace"(1923). Pas plus qu'il
n'avait peint le paysage wallon, il ne peindra le paysage congolais. Il rend les seuls
gestes les plus quotidiens ainsi que des têtes et des bustes. Loin de persévérer dans
une veine africaine, Mambour se lance dans une série de nouvelles toiles qui déroutent
et scandalisent par leur présentation de corps ou parties de corps jugées érotiques. Il
entreprend ensuite de rompre petit à petit avec sa manière de représenter la réalité
(1924-1926) : il en arrive ainsi à adhérer au surréalisme (1926- 1929). Mais au moment
où Magritte devient une référence, Mambour lui, isolé, découragé, cesse de peindre
(1929) - ou du moins de se manifester - pendant plusieurs années.
Pour assurer sa subsistance, il fonde une nouvelle
agence de publicité (1928-1935) et réalise de très belles affiches. Notamment pour la
FN, où il travaille régulièrement (1929- 1932). En renouant avec le style des années
1923-1924, Mambour refait surface (1931) et est désigné comme professeur de dessin à
l'Académie des Beaux-Arts de Liège (1931) puis nommé à titre définitif (1933). Nommé
aussi professeur du cours d'art décoratif (1935), il enseigne jusqu'en 1945.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le peintre
déjà maudit va être honni. Arrêté (fin 1944), il est accusé et condamné à cinq ans
de prison avec déchéance de ses droits pour avoir propagé des propos racistes et avoir
collaboré avec l'ennemi en acceptant d'exposer en Allemagne. Libéré en 1947, Mambour
connaît la misère. En 1963, à l'initiative de Marcel Florkin, l'APIAW organise une
grande exposition rétrospective, la première depuis 1929, qui réhabilite quelque peu
l'artiste.

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