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Joseph-Jean Merlot Homme politique
Seraing 27.04.1913 - Seraing 22.01.1969
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Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en Droit et licencié en sciences
politiques et sociales de l'ULg (1935), il devient avocat au tribunal du travail.
Résistant, il défend, en sa qualité d'avocat, les patriotes devant les tribunaux
allemands. Après la Guerre, il succède à son père comme bourgmestre de Seraing (1946).
Pénétré des principes de l'économie collective, il est un des animateurs des
intercommunales liégeoises de production et de distribution d'énergie. Tout en
encourageant l'implantation de la sidérurgie à Seraing, il modernise sa commune.
Européen convaincu, il est parmi les initiateurs du Conseil des Communes d'Europe (1951),
dont il devient le vice-président.
A l'instar de son père qui présida les Congrès
wallons de 1945 à 1953, il se révèle aussi comme un fédéraliste wallon. Devant le
Congrès national wallon d'avril 1959, il tire la sonnette d'alarme au sujet du déclin de
la puissance économique wallonne. Lors des Grandes Grèves de l'hiver 60-61, JJ Merlot
soutient A. Renard et, à la Chambre, accuse le gouvernement de faire porter tout le poids
des nouveaux impôts sur le dos des ouvriers, et plus particulièrement, de ceux de
Wallonie. Il réclame des réformes de structures économiques urgentes.
Ministre des Travaux publics (1961), il inaugure la
nouvelle écluse de Lanaye, faisant sauter le fameux bouchon de Lanaye, très ancienne
revendication du mouvement wallon (1961), à l'instar de l'autoroute de Wallonie dont
Merlot fait débuter la construction. Son mandat est néanmoins de courte durée. Ayant
approuvé, en tant que membre du gouvernement, le Projet Gilson fixant définitivement la
frontière linguistique, il est désavoué par sa fédération et, le lendemain du vote,
il démissionne (1962). Lors du vote du projet de loi Gilson relatif au maintien de
l'ordre, il s'abstient malgré le mot d'ordre du Bureau national du PSB auquel il est le
seul tenant du fédéralisme à siéger.
Premier président du Comité permanent des
Fédérations wallonnes du PSB, rapporteur général du Congrès des Socialistes wallons
à Verviers (1967), JJ Merlot y fait adopter un plan de réformes parmi lesquelles
figurent la reconnaissance des communautés flamande, wallonne et de Bruxelles,
l'installation d'organes à compétences économiques et culturelles, des ministres
régionaux... Sur base de ce plan, il co-préside le Gouvernement Eyskens. Mais un
accident de voiture interrompt brutalement la carrière du nouveau Vice-premier ministre.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 2, p.
1095-1096.
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