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Albert Mockel Poète
Ougrée-lez-Liège 27.12.1866 - Ixelles 30.01.1945 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Ses débuts en philosophie et lettres et en droit
à l'ULg sont excellents. Mais la littérature et l'étude du grec l'attirent davantage.
Directeur d'un mince organe polygraphié, L'élan littéraire, il rachète la revue
au cercle d'étudiants liégeois qui en est propriétaire. Mockel en change le titre et
lance La Wallonie, revue symboliste destinée à tous ceux qui ont à coeur
l'avènement littéraire de notre patrie et surtout de notre Wallonie aimée. [...] intensément
originale et artiste, elle vaut que ses enfants la chantent, l'exaltent, la glorifient
[...]
Evénement rare : un poète de 20 ans invente le
nom de son pays... La revue deviendra célèbre par son universalité littéraire qui
l'inscrit dans l'histoire de la poésie française. Périodique d'avant-garde, lieu de
rencontre des symbolistes, La Wallonie (1886-1892) accueille les grands noms de la
littérature française de la fin du XIXème siècle : Mallarmé, Verlaine, Moréas,
Maeterlinck, Severin...
Installé en France (1890), où il est attaché à
la rédaction du Mercure de France et où il assiste régulièrement aux Mardis de
Mallarmé, c'est de Paris qu'il dirige La Wallonie dont le dernier numéro paraît,
selon la volonté de ses fondateurs, en 1892, en plein succès: une revue jeune ne peut
être vieille et donc ne peut durer plus de sept années. Théoricien du symbolisme,
Mockel est un authentique représentant du vers-librisme.
Ecrivain mêlé au milieu littéraire parisien, il
poursuit sa vocation d'éveilleur de la conscience wallonne. Dans un article du Mercure
de France, Mockel préconise, en 1897 déjà, une solution fédéraliste au problème
communautaire. Compositeur d'un Chant de la Wallonie (1911), il n'est pas étonnant
de le retrouver, avec J. Destrée, à la base de la création de l'Assemblée wallonne -
premier parlement informel de la Wallonie (1912) -, ni de le voir présenter une Esquisse
d'une organisation fédéraliste de la Belgique (1919). Animateur de l'Assemblée
wallonne au moment où Destrée devient Ministre, il est aussi président d'honneur des
Amis de l'Art wallon et membre de l'Académie royale de Langue et de Littérature
françaises, fondée par Destrée. La fin de sa vie est assombrie par la perte de son fils
engagé dans l'aviation française (1918) et par une certaine indigence matérielle.
Après avoir quitté Paris, il est nommé conservateur du Musée Wiertz (1940).
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 2, p.
1108-1109.

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