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Henri Mordant Journaliste
Herstal 02.07.1927 - Liège 02.07.1998 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en Droit de l'ULg (1950), Henri Mordant est
passionné d'économie. Mais il devient journaliste à La Meuse (1950-1953) avant
de faire son entrée au studio de Liège de l'INR (1953). Auteur d'émissions littéraires
et de pièces radiophoniques, il passe au Journal télévisé (1960) mais est déplacé
après six semaines en raison de l'interview d'un rebelle algérien (Ortis), qui n'a pas
plu à l'Ambassade de France.
Soupçonnant le service radio de Liège d'aider les
opposants à la Loi unique, la direction de la RTB préfère ne pas renvoyer Mordant dans
la Cité ardente et le place au bureau d'études du directeur général (1960-1961). Au
service Enquêtes et reportages, ensuite, il fait oeuvre de pionnier dans le journalisme
économique, historique et social télévisuel, en lançant des séries d'émission qui
réalisent de forts taux d'écoute.
Créateur d'un style personnel de présentation
télévisuelle très didactique (ne sort-il pas de la mer tout habillé pour présenter le
projet de tunnel sous la Manche ?, n'invente-t-il pas le Prixomètre, cet étrange étalon
du coût de la vie ?...), il rend accessible des dossiers sociaux et économiques
complexes. Professeur à l'INSAS, maître de conférences à l'ULg, Henri Mordant dit
pourtant qu'il n'a rien inventé : il a été inspiré par un style développé au Québec
par un certain René Lévesque, journaliste devenu chef des Souverainistes québécois
puis Premier ministre.
Chef du service films puis conseiller-chef de
service à la direction générale de la RTB (1977), il rédige un Code de déontologie
journalistique discuté et approuvé par toutes les instances de la radio-télévision. Il
quitte la RTBF en 1978 lorsqu'il est élu au Parlement et devient président du
Rassemblement wallon. A ses yeux, le RW devait être l'aiguillon provoquant un type de
réflexion politique plus souple et moins routinière, en matière d'initiative
industrielle publique notamment. Après cette expérience politique, H. Mordant revient à
l'écran où il reprend, pour une saison, sa dernière à la RTBF, la série Wallonie. Il
faut des racines solides et, pour s'entendre avec quelqu'un d'ailleurs, il faut d'abord
être fortement de chez soi. Ces propos d'Henri Mordant caractérisent bien sa
démarche.
En mai 1995, il se présente aux élections
régionales wallonnes à la tête d'une liste préconisant un rapprochement institutionnel
de la Wallonie avec la France.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2000, tome 2, p.
1117-1118.

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