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Pierre
Paulus Peintre
expressionniste
Châtelet 16.03.1881 - Bruxelles 17.08.1959 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Né dans une famille comptant de nombreux artistes,
il fait des études d'architecte à l'Académie de Bruxelles afin de répondre aux voeux
de ses parents mais, une fois son diplôme en poche, il se tourne résolument vers sa
seule passion : la peinture.
Ses talents sont déjà révélés alors qu'il est
à peine âgé de 15 ans mais ce n'est qu'à 25 ans qu'il commence à devenir le peintre
des charbonnages et des usines, des mineurs et des métallurgistes, des terrils, des hauts
fourneaux, des lourdes péniches chargées de charbon sur la Sambre, des paysages
industriels, sous un ciel clair ou sous un ciel de pluie, couverts de neige ou illuminés
par les lueurs rouges des forges.
Peintre expressionniste, pastelliste, graveur et
lithographe, affichiste sporadique, il se révèle au grand public lors de la fameuse
exposition sur l'Art wallon organisée à Charleroi, en 1911, à l'initiative de Jules
Destrée. Considéré comme le continuateur de Constantin Meunier, Paulus exprime
véritablement le concept de Pays noir dont il devient le chantre.
Entre 1914 et 1918, il se réfugie à Londres dont
l'atmosphère enrichit son registre pictural. Mobilisé dans l'armée belge (1916), il
réalise des croquis et aquarelles du front. A côté d'oeuvres de caractère social, il
traite des animaux, des fleurs délicates ou des natures mortes. L'aspect réaliste et
anecdotique de même que les couleurs sombres caractérisent ses peintures. Il part d'une
réalité locale et demeure attaché au décor dans lequel il a vécu, mais il exprime une
vérité générale, traduit la condition humaine et le cadre souvent inhumain d'une
classe sociale qui n'est pas seulement celle du Pays noir. Il a décoré l'Université du
Travail et le Palais du Peuple à Charleroi.
Son oeuvre connaît la consécration durant
l'Entre-deux-Guerres. Ses expositions, tant en Europe qu'aux Etats-Unis, sont nombreuses
et bien appréciées. Les récompenses se multiplient pour celui qui collabore à la
création du groupe Nervia (1928), avec Anto Carte, Taf Wallet, Léon Navez
notamment.
Il est le premier titulaire du Prix du Hainaut
(1913) et reçoit le Prix quinquennal de la Province du Hainaut (1950). C'est à lui que,
par l'intermédiaire de Paul Pastur, l'Assemblée wallonne réunie à Mons en 1913 décide
de confier la réalisation de l'emblème wallon : le coq hardi, rouge sur fond jaune.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2001, tome 3, p.
1244-1245.
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