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François Perin Homme politique
Liège 31.01.1921 - |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Stagiaire au Ministère de l'Intérieur dès la fin
de son doctorat en droit (ULg-1946), François Perin entre ensuite au Conseil d'Etat,
comme substitut (1948). Assistant à l'ULB (1954), chargé de cours à l'ULg (1958), il
est mis en disponibilité, à sa demande, par le Conseil d'Etat en 1961 et délié de son
devoir de réserve. Devenu professeur de droit constitutionnel à l'ULg en 1965, il sera
admis à l'éméritat en 1986.
Membre du groupe Esprit (1954) qui donne
naissance au CRISP (1958), membre actif du journal La Gauche, il est à la base de
la création du Mouvement populaire wallon, né au lendemain des grèves contre la Loi
unique (1960-1961). Rapporteur de la Commission politique du Congrès du MPW, il défend
l'idée du fédéralisme et du référendum populaire, idée reprise par le Collège
exécutif de Wallonie, lors du Grand Pétitionnement de 1963 qui récolte 645.499
signatures favorables à ce mode de consultation populaire directe.
Suite à la motion d'incompatibilité de double
appartenance au MPW et au PSB, François Perin, qui est membre du PSB depuis 1944, se sent
obligé de créer le Parti wallon des Travailleurs (1964), sur les listes duquel il est
élu député (1965). Le PWT fusionne alors avec le Front wallon de Robert Moreau et
devient le Parti wallon, dont le programme repose sur quatre points: fédéralisme,
réformes de structures, référendum, retour des Fourons à Liège. Après les
événements de Louvain, le PW se transforme en Rassemblement wallon, accueillant des
catholiques déçus par l'attitude du Parti social chrétien, notamment lors du Walen
Buiten.
Fort de ses excellents résultats électoraux, le
RW tente l'expérience gouvernementale afin d'approfondir le processus de la
régionalisation. Mais les relations se tendent entre les ministres RW et le Parti.
Celui-ci, dit F. Perin, est moins important que les projets et nous devons croire en des
partis instruments. Après des contacts avec le PSC et la constitution du groupe de
réflexion CRéER, François Perin quitte le RW (1976), et fonde le Parti pour les
Réformes et la Liberté de Wallonie (1977).
Coopté puis élu au Sénat, il quitte
définitivement l'hémicycle avec fracas, déclarant ne pouvoir rester représentant d'un
Etat auquel il ne croit plus et d'une nation qui n'existe plus (1980). Cinq ans plus tard,
il démissionne du PRL dont il ne peut, dit-il, supporter la politique conservatrice
et qui ne partage pas sa vision du fédéralisme européen (1985).
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2001, tome 3, p.
1252-1256.
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