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Henri
Pousseur Compositeur
Malmédy 23.06.1929 -
06.03.2009 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Formé par Eugène Micha à Stavelot, interpellé
par les symphonies d'Anton Bruckner, Henri Pousseur suit les cours du Conservatoire de
Liège et s'engage totalement dans la musique sérielle (1946). Sa musique heurte
rapidement les milieux officiels; il doit quitter Liège et finir ses études au
Conservatoire de Bruxelles. Artiste d'avant-garde, rigoureux, orienté d'abord par P.
Froidebise (vers la musique wébernienne) et par A. Souris (qui modèle sa personnalité
d'avant-garde), H. Pousseur s'est trouvé ensuite en rapport avec P. Boulez et K.
Stockhausen. Pousseur s'inscrit à la pointe des chercheurs orientés vers la musique
expérimentale (sérielle, électronique...).
Après avoir réalisé Scambi (1957), pièce
déterminante dans l'histoire de l'oeuvre ouverte, et qui permet à son auditeur de
s'offrir une version selon son gré en renversant l'ordre des séquences, il fonde le
Studio de Musique électronique de Bruxelles (1958). Il fréquente les studios de Milan et
de Cologne, et tente de concilier les tentations de l'électronique et son souci de
réaliser une musique vivante, qui accorderait à l'interprète une liberté d'action
(musique aléatoire). Avec M. Butor, il écrit Votre Faust, oeuvre qui permet
l'intervention du hasard par le biais des spectateurs, tout en continuant à produire de
multiples autres réalisations (1960-1967).
Professeur à Darmstadt, Bâle, Cologne et Buffalo
(USA), il enseigne à nouveau à Liège à partir de 1970, après l'échec de Votre
Faust. Professeur de composition, il devient directeur du conservatoire (1975) qui
l'avait chassé 25 ans plus tôt. Professeur en musicologie à l'ULg, il inaugure le
Centre de Recherches musicales de Wallonie, foyer très créatif ayant permis à de jeunes
artistes d'approfondir leurs recherches et de réaliser des oeuvres collectives. Pousseur
organise aussi le Midi-Minuit (Palais des Congrès de Liège 1971) qui attire la
foule et connaît un retentissement international. Il poursuit avec Le temps des
cerises et Jardin d'espoir wallon (1973).
Sa renommée internationale conduit le gouvernement
français à le choisir pour superviser la réforme des études musicales en France, où
il contribue au lancement de l'Institut de Pédagogie musicale, premier élément de la
nouvelle Cité de la Musique créée par le Ministère français de la Culture sur le site
de La Vilette à Paris.
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