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Fernand Schreurs Militant wallon
Liège 26.07.1900 - Liège 11.12.1970 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Docteur en Droit de l'ULg, Fernand Schreurs fut
l'une des chevilles ouvrières du mouvement wallon. En 1933, il fonde le Groupement des
Avocats de Langue française de Belgique, et, en 1934, le journal judiciaire Par ces
motifs. Militant à la Ligue d'Action wallonne (1938), il se lance ainsi dans le
sillage tracé par les pionniers que sont Georges Truffaut et Auguste Buisseret.
Résistant armé, l'avocat Schreurs défend
activement les patriotes devant les Conseils de Guerre allemands. Co-fondateur avec Victor
Van Michel, en 1940, du groupement Sambre-et-Meuse, il crée, dans la
clandestinité, la section liégeoise de Wallonie libre (1941) et redynamise le Conseil
économique wallon, avec Englebert Renier. En 1942, il est aussi à la base du Conseil
national wallon de la Radiodiffusion.
Après la guerre, il préside les Congrès
nationaux wallons et dirige la Nouvelle Revue wallonne. Son rôle est considérable
dans le mouvement d'opposition à Léopold III, puisque c'est chez lui que se réunissent
en 1950 les membres d'un éventuel gouvernement provisoire wallon. Par ailleurs, il
participe aux travaux du Centre Harmel (1948-1954), où il a été désigné par le
Sénat. Par le manifeste qu'il présente en 1952 avec W. Couvreur, il élabore une
plate-forme concrète d'autonomie culturelle défendue en Flandre et en Wallonie, et
parvient à tracer les voies communes d'un fédéralisme.
En mai 1962, il est à l'origine de la création du
Mouvement libéral wallon, fondé en réaction à l'unitarisme du nouveau PLP. Promoteur
du Comité central d'Action wallonne (1962) et du Collège exécutif de Wallonie, il est
l'un des artisans du succès rencontré par le pétitionnement (1963). Fédéraliste de la
première heure, défenseur du retour des Fourons à la Province de Liège, il avait
déjà dénoncé en 1945 les dangers que court l'économie wallonne : fermeture d'usines,
déplacement des entreprises vers la Flandre, des conseils d'administration et centres de
décision vers Bruxelles, disparition des banques wallonnes.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2001, tome 3, p.
1468-1472.

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