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Georges Simenon Ecrivain
Liège 13.02.1903 - Lausanne (Suisse) 06.09.1989 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
En lisant Pedigrée, cette chronique d'une
famille liégeoise entre 1903 et 1918, que l'écrivain publia en 1945, on rencontre le
jeune Simenon, le bon élève de l'Institut Saint- André en Outremeuse, puis l'étudiant
du Collège qui rêve de devenir officier, et enfin celui qui, à l'annonce de la grave
maladie de coeur de son père, employé d'assurances, décide d'abandonner ses études
pour gagner sa vie. Il a alors 15 ans. La guerre se termine.
D'abord apprenti-pâtissier, puis commis dans une
librairie, il trouve sa voie dans le journalisme, à La Gazette de Liège. C'est
là que Georges Sim découvre un nouveau monde, celui des commissariats de police, celui
des théâtres, des conférences... Sous le nom de Monsieur le Coq, il signe un billet
quotidien : Hors du poulailler. Au Pont des Arches, petit roman humoristique
de moeurs liégeoises, constitue sa première publication, en 1921. Dès lors, il décide
de vivre de sa plume (1923) et publie une série d'ouvrages alimentaires sous divers
pseudonymes. Installé à Paris, il produit à un rythme forcené des contes, des
nouvelles et des romans. Sans grande importance lorsqu'il apparaît pour la première fois
dans Le Train de nuit, Maigret devient le personnage central dans l'oeuvre de
Simenon, à partir de Pietr-le-Letton (1931). Grand voyageur, Simenon tout comme
ses romans, fait le tour du monde. Il séjourne d'ailleurs dix ans (1945-1955) en
Amérique, avant de s'installer en Suisse et d'y finir paisiblement ses jours. En 1972, il
avait décidé de ne plus écrire, mais, utilisant un magnétophone en lieu et place de la
machine à écrire, il alimente de ses réflexions les Dictées publiées en 21
volumes.
Menée tambour battant, l'intrigue de ses romans
policiers ne peut faire oublier les dons d'observation, la peinture réaliste de la
société du XXème siècle, ni même la psychologie des personnages confrontés avec des
événements exceptionnels. Avec une apparente indifférence, les meilleurs de ses romans
et la série des Maigret (au total plus de 300 titres en 34 ans) brossent un panorama du
temps comme Balzac et Zola le firent pour leur époque. L'influence de ses vingt
premières années passées à Liège transparaît dans nombre de ses ouvrages. Sous des
cieux d'Amérique ou d'Europe, il donne vie à des gens ordinaires, en qui chacun peut se
reconnaître. C'est cette volonté sobre de réalisme quotidien, même en situation de
conflit, qui a sans doute fait son succès.
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