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Marcel
Thiry Ecrivain
Charleroi 13.03.1897 - Vaux-sous-Chêvremont 05.09.1977 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Avant d'avoir terminé sa rhétorique (1915),
Marcel Thiry rejoint clandestinement l'armée belge et participe à l'expédition des
autos-canons sur le front russe. Il participe, de loin, aux péripéties de la Révolution
russe. La Paix de Brest-Litovsk signée, l'expédition belge revient en France après un
long périple autour du monde (Chine, Japon, USA) ainsi qu'il le raconte dans Le Tour
du monde en guerre des auto-canons belges. Docteur en Droit de l'ULg (1923), il
s'inscrit comme avocat au Barreau de Liège mais, à la mort de son père, il reprend la
gestion de son entreprise de commerce de bois et de charbon (1928).
Face aux dangers qui se profilent à l'horizon des
années 30, Thiry défend l'idée d'une alliance politique avec la France. Dès le moment
où Hitler devient chancelier (1933), il combat dans L'Action wallonne tous ceux qui font
le jeu de Hitler. En 1940, dans Hitler n'est pas "jeune", il n'hésite
pas à faire une analyse lucide et virulente du nazisme, dont il a compris le danger très
tôt.
Le poète de Toi qui pâlis au nom de Vancouver
(1924) est déjà un écrivain de grande renommée; les vers de forme classique et les
récits fantastiques de cet homme sans illusions sont traversés des mêmes obsessions :
hantise de la fuite du temps, remémoration passionnée d'un bonheur révolu, nostalgie de
l'ailleurs, refus de la tyrannie des causes, fascination pour les sciences... Elu en 1939,
il ne sera reçu que sept ans plus tard à l'Académie royale de Langue et de Littérature
françaises (1947) dont il sera le secrétaire perpétuel de 1960 à 1972.
Les événements qui, pendant la guerre, opposent
Wallons et Flamands, de même que la Question royale, le convainquent de la nécessité
d'une solution fédéraliste en Belgique. Tel sera le sens de sa Lettre aux jeunes
Wallons (1960). N'hésitant pas à s'engager aux côtés d'A. Renard pour "sauver
l'existence de la Wallonie comme peuple français", Thiry mène le combat wallon
tant à la tribune du Soir que sur le terrain, dans les Fourons, et à la tribune
du Sénat, en tant qu'élu du Rassemblement wallon (1968). Vice-Président du Conseil
culturel de la Communauté française (1972), il plaide sans cesse en faveur de la
réalisation du fédéralisme. Délégué par le gouvernement à l'ONU, présent aux
Conférences de Niamey, de Genève et de Liège, il défend la langue française et les
minorités de langue française. Il est le père de la virologue Lise Thiry.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2001, tome 3, p.
1525-1526.
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