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Raoul Warocqué Industriel
Bruxelles 04.02.1870 - Bruxelles 28.05.1917 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Arrière petit-fils de Nicolas Warocqué, le
véritable fondateur de la dynastie qui, grâce à son dynamisme a créé et fait
prospérer les charbonnages de Mariemont, Raoul Warocqué se trouve, à 21 ans, à la
tête d'une fortune considérable.
Homme d'argent, une conduite prudente et décidée
fait de lui l'homme le plus riche du pays au début du siècle : ses participations sont
nombreuses tant dans les charbonnages de Campine que dans d'autres secteurs industriels
(Clabecq, Gaz et Electricité du Hainaut, chemin de fer et charbonnages qui sont dirigés
en Chine, tabacs au Portugal...). Contrairement à ses ancêtres, il investit davantage
dans les actions que dans la terre.
Persuadé que seule la grande bourgeoisie est
capable de diriger le monde, il est le représentant typique des grands patrons sociaux
philanthropes mais paternalistes, injustes mais magnanimes. Franc-maçon, anti-clérical
affirmé, patriote et royaliste, il veut jouer un rôle politique. A l'ULB, il faisait
partie de la Jeune Garde libérale. A Mariemont et dans le Hainaut, il constitue des
groupements libéraux et se donne un support social, le journal Les Nouvelles.
Bourgmestre de Morlanwelz et député libéral de Thuin, il dépose des projets de lois
favorables à la classe ouvrière tout en s'opposant au droit de grève; ses interventions
les plus remarquées concernent la reprise du Congo, le service militaire, l'instruction
obligatoire et... les charbonnages.
La philanthropie est aussi un moyen pour lui de
lutter contre le cléricalisme; il fait ouvrir des chauffoirs à Bruxelles (1891) avec
distribution de soupe et de pain, il donne des subsides à l'ULB, soutient l'Ecole des
Mines et fonde l'Institut commercial (Warocqué) à Mons ainsi que l'Athénée du Centre
(à Morlanwelz), un orphelinat, une crèche, une maternité... Il subsidie encore les
expositions universelles de Bruxelles (1897 et 1910) et de Charleroi (1911).
Grand voyageur (Japon, Egypte, Inde, Chine) et
grand amateur d'antiquités et d'archéologie, il rassemble à Mariemont des objets d'art
extrêmement précieux. Il collectionne également les livres. Le château familial est
d'ailleurs agrandi pour accueillir ses collections ainsi que de nombreuses réceptions
officielles. La Première Guerre mondiale et la maladie ont raison de sa santé fragile.

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