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Maurice Wilmotte Romaniste
Liège 11.07.1861 - Saint-Gilles-lez-Bruxelles 09.06.1942 |
Ce texte est extrait de
l'ouvrage
Cent Wallons du siècle
Institut Jules Destrée,
Charleroi, 1995
Index |
Celui qui est reconnu comme le père de l'Ecole
wallonne de philologie romane, de renommée internationale, a fait de brillantes études
à l'ULg, à Paris, ainsi qu'en Allemagne. Fondateur de la revue Le Moyen Age
(1888), professeur de français à l'Ecole normale, il enseigne la philologie romane
depuis cinq ans à l'ULg lorsqu'il y est nommé professeur ordinaire (1895). C'est lui qui
inaugure la Section de Langue et Littérature romanes de l'ULg. Auteur de nombreuses
publications scientifiques, philologue à l'érudition unanimement reconnue, il est
convaincu qu'il existe une tradition littéraire permanente qui relie la Rome antique à
la France médiévale. Cette tradition s'étant maintenue dans les couvents et les
écoles.
Fondateur de La Revue wallonne, il tente de
poursuivre l'action de son ami A. Mockel qui a mis fin à La Wallonie. Ephémère
(1893-1894), cette revue avait pour ambition de promouvoir, sur tous les plans, les
aspects spécifiques de la culture wallonne. Avec Mockel, il participe également à
l'expérience du journal Le Réveil wallon d'Emile Jennissen et Hector Chainaye
(1907). Avec le Professeur Charlier de l'ULB, il fonde aussi une maison d'édition : La
Renaissance du livre (1923).
Francophile, il participe à l'ensemble des
congrès wallons (1905-1913). En 1906, il y fait un exposé sur le patriotisme régional
et, en 1912, il demeure réservé sur l'idée de "séparation administrative".
Le cas des francophones de Flandre interpelle celui qui est, avant tout, un défenseur de
la langue française. Il est d'ailleurs à l'origine de la Fédération internationale
pour l'Extension et la Culture de la Langue française (1905). Président de cette
association qui est sa grande oeuvre, Wilmotte organise plusieurs congrès importants
consacrés à la langue française, à Liège (1905), à Arlon (1908), qui ne sont pas
uniquement académiques. La frontière des langues constitue dès maintenant une ligne
d'arrêt en deça de laquelle les Wallons se préparent à une énergique résistance,
écrit-il, lucide, dans sa synthèse du Congrès wallon de 1906.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il se
réfugie en France : nommé professeur à Bordeaux, il donne ensuite des cours à la
Sorbonne. Il participe aussi à l'effort de propagande pour convaincre l'Italie de
rejoindre le camp des alliés. C'est en 1931 qu'il est admis à l'éméritat.
Pour
une biographie plus complète, on se reportera à la notice qui lui est consacrée
dans l’Encyclopédie du Mouvement wallon, sous la direction scientifique
de Paul Delforge, Philippe
Destatte et Micheline
Libon, Charleroi, 2001, tome 3, p.
1677.
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