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ALEXANDRE
Jean |
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Né
à Liège le 22 juillet 1934 |
Après des humanités gréco-latines à Saint-Servais (1952), Jean Alexandre
entame des études supérieures de mathématiques à Liège et à Versailles
(1952-1954), est admis comme candidat-ingénieur à l’Université de Liège
(juillet 1953), avant de devenir licencié en sciences politiques de
l’Université de Liège (1959) ; journaliste à Combat (Paris,
1959-1960) et à La Cité (Bruxelles, 1960), Jean Alexandre est
assistant de recherche (Paris, 1959-1960) puis
assistant-documentaliste-traducteur (1960) à la Fondation nationale des
sciences politiques ; assistant de travaux pour l’Association internationale
de science politique (1960-1961), il est rédacteur politique et économique
pour diverses revues, agences ainsi que de journaux belges et français.
Après un DES de sciences politiques à l’Université d’Aix (1973) et de droit
public de l’Université de Paris (1975), il devient assistant à l’Université
d’Alger.
En mars 1979, il soutient une thèse de doctorat à la Sorbonne consacrée aux
Causes du déclin wallon ; son approche politique complète celle,
économique et sociologique, développée par Michel Quévit quelques mois
auparavant (Les causes du déclin wallon). Jean Alexandre défend
l’idée que le problème wallon n’est pas un problème ethnique ou linguistique
mais l’expression d’une résistance à l’État centralisateur et dominateur,
lui-même dominé de surcroît par la majorité flamande. Le déclin wallon
provient en ordre essentiel de la décapitation de l’élite wallonne au profit
de la croissance de Bruxelles, la capitale qui a attiré vers elle toutes les
forces vives de la Wallonie ; il provient aussi de la centralisation du
pouvoir de décision qui a entraîné l’industrialisation de la Flandre, grâce
notamment aux fruits du travail wallon d’autrefois, alors que la Wallonie
aurait pu réinvestir sur place pour créer les petites et moyennes
entreprises, ainsi que l’industrie mécanique dont elle avait besoin. D’après
Jean Alexandre, cette situation n’est pas du tout fortuite et provient d’une
volonté délibérée de l’intelligentsia monarchique et gouvernementale.
Celle-ci aurait compris au cours de la grève de l’hiver ’60-’61 le danger
que représenterait la Wallonie du fait de la conjonction des courants
prolétariens et fédéralistes ; dès lors, elle aurait décidé de laisser se
détériorer les structures vieillissantes de la Wallonie. La Wallonie est
donc paralysée par deux niveaux de décision politique.
Passant de la thèse doctorale à l’action militante, Jean Alexandre participe
au Premier congrès des Indépendantistes wallons, organisé à Liège, le 15
juin 1980, par Wallonie libre, dont il est membre. Jean Alexandre y déclare
que l’indépendance est une bonne voie à suivre pour le devenir de la
Wallonie. Avec Charles-François Becquet, il est d’ailleurs l’auteur d’un
Manifeste pour l’autodétermination de la Wallonie, et projette de créer
des clubs de discussion à travers le pays wallon. Il radicalise sa position
dans les mois qui suivent, partageant les objectifs de la Coordination des
Indépendantistes bruxellois. Membre du Cabinet du ministre du Commerce
extérieur Lucien Outers (1979-1980) puis du ministre de la Politique
scientifique Georges Gramme (1980), il devient secrétaire administratif à la
Fédération touristique du Brabant (1980-1982) où il dirige la revue Le
Folklore brabançon. Membre du Rassemblement wallon, il adhère aux idées
et au groupe Indépendance Wallonie, participe à la fondation d’un Centre
d’études et d’action (le CEA) qu’il préside. Après quelques activités dont
des conférences, le CEA sera vite dissout (1980-1981).
Retourné en France en 1982, où il défend une licence et une maîtrise en
lettres modernes au Centre universitaire d’Avignon, il devient professeur de
droit constitutionnel, sciences politiques et droit public notamment, dans
un Institut universitaire d’Aix-en-Provence (1984-1986) puis à l’Institut
supérieur Marin (1986-1988). Il crée ensuite son propre Institut, l’ADFAF,
qu’il dirige de 1989 à 1994 avant de devenir professeur de français à Aix et
à Marseille.
Depuis ses résidences successives en Avignon, à Aix-en-Provence ou à Angers,
il envoie régulièrement des articles à Wallonie libre, exprimant son
avis sur les modifications belges ou européennes, proposant parfois des
actions, comme, en 1992, celle de créer un passeport wallon. Membre du
Mouvement wallon pour le Retour à la France, il est en contact régulier avec
les responsables des mouvements wallons.
Paul Delforge
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