Inscrit à la faculté de droit de l’Université
catholique de Louvain en 1936, Albert Hachez est le secrétaire de rédaction
de L’Ergot (1938-1939). Il utilise le surnom de Perachez. Il
participe au premier Congrès culturel wallon qui se tient à Charleroi à
l’initiative de l’Assemblée wallonne (octobre 1938) et en rend compte dans
le journal de la Fédé wallonne
(novembre). En février 1939, Hachez cède sa place à Gaston Schol.
Docteur en droit (1938-1939), il s’est spécialisé en droit commercial, civil
et en législation industrielle.
Favorable à une solution fédéraliste, Albert
Hachez espère en un rassemblement des hommes politiques wallons par-dessus
les partis traditionnels. Dans un article important de L’Ergot,
Albert Hachez réfléchit sur les concepts d’État politique et de Communauté
régionale et en tire des conséquences. Le pays politique est plutôt un
fait international, une chose que l’on constate, un effet de circonstances
historiques auxquelles on ne peut rien. Mais il ne cadre pas
nécessairement avec la société civile : l’État belge est de ceux-là. La
région, au contraire, constitue la vraie patrie : même
langue, mêmes intérêts, même climat, même style de vie s’y manifesteront ;
et l’on peut dire qu’un peuple est la résultante de ces différentes
permanences. Il y a donc adéquation entre société civile et
région ; celle-ci se situant à un degré avant l’État. Hachez
estime que c’est vers un fédéralisme plus ou moins poussé qu’il faut
orienter les recherches.
Appartenant à une famille gérant un important
négoce dans le textile, Albert Hachez est attiré par l’écriture
journalistique. Avant la guerre, sous le pseudonyme d’Aristide, il tient une
chronique dans le journal Vers l’Avenir. C’est là qu’il rencontre sa
future épouse, Hélène Delforge, fille du premier directeur du journal
namurois, René Delforge.
Au lendemain de la capitulation belge, Albert
Hachez est parti en exode en France ; en juin, il est à Niors. Par la suite,
rentré au pays, Albert Hachez prend une part active dans la Résistance.
Troisième chef du service Zéro, il succède à William Ugeux en territoire
occupé (septembre 1942 - juin 1943). Impliqué dans la publication de la
Libre Belgique clandestine, connu alors sous le nom de code
Casimir-Aristide, il reçoit de Londres l’ordre de mission qui chargeait le
colonel Bastin de regrouper, sous une direction unique, toutes les forces
armées clandestines et d’en prendre le commandement (janvier 1943). La tête
de Hachez est mise à prix par l’occupant et il est rappelé à Londres, où il
est attaché au Cabinet du ministre Pierlot en même temps que Marc Delforge.
Chargé de mission au Congo (février 1944 mars 1945), il accomplit, après la
Libération, une brillante carrière qui le conduit au sommet de la hiérarchie
de la Banque Bruxelles Lambert.
Micheline Libon – Paul Delforge