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Cette section propose la liste des notices contenues sur le cédérom de l'Encyclopédie du Mouvement wallon. Les notices accessibles en ligne sont datées : le carré jaune indique les mises à jour, le carré rouge signale les nouvelles notices.

Notices biographiques

Notices thématiques

Presse d’action wallonne

Congrès,associations et partis

   

PAULY Eugène

   

Né à Overijse le 29 mai 1908,
décédé à Overijse le 12 janvier 1988

C’est à la CGER qu’Eugène Pauly accomplit toute sa carrière professionnelle. C’est là aussi que commence son militantisme wallon. En 1931 déjà, Eugène Pauly décèle des risques de flamandisation croissante de l’administration. Avec une poignée de Wallons décidés, il crée alors l’Association wallonne du Personnel de l’État. Eugène Pauly devient président, dès 1932, de sa section à la CGER. Il est aussi parmi les fondateurs du Cercle wallon de Watermael-Boitsfort. Par ailleurs, il adhère à la Ligue d’Action wallonne, où il est attiré par les idées de Georges Truffaut, et il participe, au sein de l’Avant-garde wallonne, à une série de meetings que donne l’abbé Mahieu en 1939 (Bruxelles, Jemelle, etc.). Avec Maurice Bologne et Aimée Lemaire, avec Max Roos et Marcel Semal, il est aussi l’un des dirigeants de la Jeune Garde wallonne de Bruxelles, association de jeunes qui assurent la protection de l’abbé Mahieu pendant ses déplacements (1938-1939).
 

Son action au sein de la section de l’Association wallonne du Personnel de l’État à la CGER va croissant et, en 1938, déplorant l’activité des syndicats traditionnels, Eugène Pauly participe à la création du Syndicat wallon Chemins de fer – Finances – PTT – CGER et devient président de son comité technique des Services publics. Il est responsable de la propagande du Syndicat wallon et de son journal, La Voix des Wallons. Mobilisé en 1939, Eugène Pauly est fait prisonnier de guerre mais parvient à rentrer de captivité le 1er février 1941 ; il est alors contacté par les dirigeants de la Wallonie libre clandestine et il entre dans la Résistance. Durant son absence, le Syndicat wallon a été dissous de même que l’Association wallonne du Personnel de l’État. Démarché par des collaborateurs, il refuse avec ses amis de la CGER d’adhérer à l’UTMI. Le 2 avril 1943, il est dénoncé, arrêté et incarcéré à Breendonck puis à la forteresse de Huy jusqu’en juillet de la même année, moment où il est libéré sans savoir pourquoi. Il poursuivra ses actions de résistance jusqu’à la Libération, où il sera reconnu comme prisonnier de guerre, prisonnier politique et résistant.
 

Après la Libération, Eugène Pauly est présent au congrès national wallon des 20 et 21 octobre 1945, comme à tous les congrès wallons qui suivront ; il devient membre du Comité permanent du Congrès national wallon (1952-1971) et prend la parole lors du congrès de 1959. Il se prononce alors pour la fixation définitive de la frontière linguistique. En 1956, il dénonçait sur les ondes de Radio-Namur le transfert des entreprises wallonnes vers la Flandre. Ancien de l’Association wallonne du Personnel de l’État, Eugène Pauly contribue avant tout à la refondation d’un organisme de défense du personnel des services publics. Membre fondateur de l’Association wallonne du Personnel des Services publics dans l’immédiat après-guerre, il devient le président général de l’Association du Personnel wallon et francophone des Services publics en octobre 1972 et est plus particulièrement chargé des relations entre le comité central de l’APWFSP et la section CGER. Il démissionne de toutes ses fonctions en 1984 pour raison de santé. Il était aussi l’éditeur responsable du Combat wallon ainsi que de Bruxelles-Français (1969-1983).

Membre du Comité central d’Action wallonne, président du Comité d’Action wallonne de Bruxelles (1953-1957), Eugène Pauly est membre de la commission créée par le Comité d’Action wallonne de Bruxelles pour étudier quel sera le sort de Bruxelles dans un État fédéral. Il étudie le programme élaboré par Édouard Flamme en compagnie de René Drèze, Marcel Grégoire, Urbain Missaire, René Bourgeois, Jules Bonet, Jules Winand et Edmond Donis (1953). Membre de l’Avant-Garde wallonne, membre du Front de Défense de Bruxelles, ce haut fonctionnaire de la CGER est un Wallon de Bruxelles avant tout soucieux des intérêts des francophones. Membre du comité de la régionale de Bruxelles du Mouvement populaire wallon (juin 1961), membre du comité bruxellois d’Action wallonne (1962-1964), il est membre de la commission chargée de l’organisation du Congrès d’Action wallonne (Namur, mars 1963) d’où sortiront le Collège exécutif de Wallonie et le pétitionnement. Le 20 octobre 1963, lors du deuxième congrès de Wallonie libre, il évoque les rudes combats menés contre la centralisation excessive et la volonté de flamandisation de Bruxelles. En guise de conclusion, il déclare que si le gouvernement persiste à brimer les Wallons et les francophones de Bruxelles, ils n’auront plus qu’à redevenir, comme pendant la guerre, les soldats de la libération wallonne.

Président de la fédération et de la section de Bruxelles de Wallonie libre (1945-1982), Eugène Pauly en est également le secrétaire administratif (1968-1981) et l’éditeur responsable du journal (-1981). En raison de ses très nombreuses années d’activités, il est élu membre d’honneur du directoire de Wallonie libre (septembre 1981) et, en 1983, Wallonie libre lui décerne le Prix du Wallon de l’année. Membre du directoire de Wallonie libre de 1953 à 1988, où il exerçait souvent les fonctions de secrétaire, Eugène Pauly partage l’évolution politique du mouvement qui, dans les années 1970-1980, passe du fédéralisme à l’indépendantisme.
 

Membre fondateur du FDF, Eugène Pauly n’économisa jamais ses efforts pour défendre Bruxelles, sa ville d’adoption. Aussi, malgré ses convictions séparatistes et son amour non dissimulé pour la France, il s’engage dans la vie politique, étant élu conseiller provincial du Brabant et conseiller communal à Boitsfort. Il figura aussi sur les listes du FDF aux élections législatives. Au-delà des titres honorifiques ou des fonctions, Eugène Pauly était un homme de terrain, consacrant son temps à écrire des adresses, coller des timbres et des affiches, à recruter, à prendre la parole comme conférencier ou lors de réunions pour défendre ses idées et convaincre les citoyens de la nécessité d’être attentif à la gestion de la Cité.
 

 Paul Delforge

 

 

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