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Le Prix Bologne-Lemaire du Wallon de l’année 2002 a été
remis ce 4 février 2003 au dramaturge wallon Jean Louvet.
Né à Moustier-sur-Sambre le 28 mars 1934, licencié en
philologie romane de l’Université libre de Bruxelles (1959), Jean Louvet
est nommé professeur de français à l’Athénée de Morlanwelz.
Influencé par
Sartre et par Brecht, sa carrière littéraire commence au début des années ’60. Le Théâtre prolétarien de La Louvière présente, dès 1962, Le train
du bon Dieu, sa première écriture (publiée en 1976).
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A cette première pièce succéderont, entre autres, L’An I
(1963), Mort et résurrection du Citoyen Julien T (1967), Conversation en Wallonie (1978),
L’homme qui avait le soleil dans
sa poche (1982), Un Faust (1985), Le grand complot
(1990), Jacob seul (1991), Un homme de compagnie (1992), Simenon (1994),
Le coup de semonce (1995),
L’annonce faite à Benoît (1996).
Les pièces de Jean Louvet
s’inscrivent dans l’histoire, la vie et l’intériorité des êtres. Le
réalisme y rejoint le symbolisme et l’allégorie, le poids des idées
contraste avec le raffinement de l’écriture. Pour l’auteur et critique
Jean-Marie Piemme, les pièces de Louvet ont un ancrage wallon, mais son
regard est bien plus large que la société wallonne.
Animateur du Studio-Théâtre à la Louvière depuis 1980,
coauteur et promoteur du Manifeste pour la Culture wallonne (1983), Jean
Louvet resta longtemps mieux connu en France.
La pièce
Conversation en Wallonie, créée en 1976
à Haine-Saint-Pierre, reprise en France en 1990 sous le titre de Au nom
du père, puis redécouverte pour la première fois dans son intégralité
à l’occasion de l’édition 2001 du Festival de Théâtre de Spa, dans une
mise en scène d’Armand Delcampe, avant de tourner dans toute la Wallonie
et à Bruxelles avec un succès retentissant est une belle illustration de
cette reconnaissance, longtemps retardée de l’œuvre de Jean Louvet.
Vice-Président de la Société des Auteurs et
Compositeurs dramatiques, membre de la Commission des Lettres, membre du
Conseil supérieur d’Art dramatique, membre du Conseil d’administration de
Wallonie-Images-Production, Jean Louvet a été lauréat du prix de la SACD
et du prix triennal de Littérature dramatique en 1984 ; en 1990, il a
obtenu le Prix André Praga pour l’ensemble de son œuvre.
En choisissant Jean Louvet comme Wallon de l’année 2002, le jury et le
Conseil d’administration de l’Institut Jules-Destrée ont voulu rendre
hommage à cet auteur pour l’ensemble de son œuvre et l’universalité de sa
pensée.
Pour rappel, le Prix Bologne-Lemaire de la Wallonne ou
du Wallon de l’année a été instauré en 1976 à l’initiative de la Fondation
Maurice Bologne-Lemaire, dont l’objet est l’octroi d’un prix annuel à
une personne qui, par son action sociale, économique, politique ou
culturelle aura le mieux servi les intérêts du peuple wallon. De 1977
à 1991, le prix a notamment été décerné à Thierry Michel (cinéaste),
Thierry Haumont (écrivain), Irène Vrancken (archiviste), Jean-Maurice
Dehousse (ministre-président du gouvernement wallon), René Constant
(directeur de l’Institut des Radio-éléments), Michel Quévit (professeur à
l’UCL), Marinette Bruwier (historienne, vice-recteur de l’Université de
Mons-Hainaut).
Depuis 1996 l’attribution du prix a été confiée
l’Institut Jules-Destrée, à la demande de la Fondation Bologne-Lemaire. Le
jury présidé par Jacques Lanotte, ancien directeur de l’Institut
Jules-Destrée et directeur général des Affaires culturelles du Hainaut,
est composé d’administrateurs de l’Institut Jules-Destrée et du président
de la Fondation Bologne-Lemaire, l’ancien sénateur et juge à la Cour d’Arbitrage,
l’économiste Yves de Wasseige.
Le nouveau prix (1996), d’un montant de 1250 €, a été
décerné en 1997 (Wallon de l’année 1996) au comédien et scénariste
Jean-Claude Derudder. Quant au prix 1997, il a été décerné aux frères Luc
et Jean-Pierre Dardenne pour leur œuvre cinématographique et documentaire
en général, et pour leur long métrage La Promesse, en particulier.
En 1998, le prix a été attribué à Michel Foucard, président du Groupe
Technord et vice-président de l'Union wallonne des Entreprises, pour son
engagement dans le domaine de la qualité et de la citoyenneté des
entreprises wallonnes. En 1999, c’est Philippe Suinen, directeur général
des Relations extérieures de la Région wallonne, et administrateur délégué
de l’Agence wallonne à l’Exportation qui reçoit le prix pour son action
dynamique. En 2000, le prix a été attribué à Thérèse Snoy, secrétaire
générale d’Inter-Environnement Wallonie au titre de l’implication de la
société civile dans la nouvelle gouvernance régionale. En 2001, c’est le
pongiste Jean-Michel Saive qui recevait le prix, témoin de l’importance du
sport dans notre société ainsi que des valeurs qu’il peut véhiculer.
Les noms de Maurice Bologne et de son épouse, Aimée
Lemaire, fondateurs en 1938 de l’Institut Jules-Destrée, président et
directrice des travaux de 1960 à 1975, grands Résistants, sont
particulièrement bien choisis pour illustrer cette volonté des Wallons
d’honorer ceux qui œuvrent à donner à leur région une image de qualité, de
dynamisme et de défense des valeurs humaines et démocratiques.
Théâtre
L’an I. Création à La Louvière, 1963.
Mort et résurrection
du citoyen Julien T.
Création La Louvière, 1967.
A bientôt, monsieur
Lang, Paris, Seuil,
1970. Création à Bruxelles, 1972.
Les clients ; Le
bouffon, Christian
Bourgeois, Paris, 1974. Création à Haine-Saint-Pierre, 1972 (Le
bouffon), 1974 (Les clients).
Le train du bon Dieu. Cahiers Théâtre Louvain, 23, 1976.
Création à La Louvière, 1962.
Conversation en Wallonie, Jacques Antoine,
Bruxelles, 1978. Création à Haine-Saint-Pierre en 1976. Reprise en 1990
sous le titre Au nom du père dans une dramaturgie d’Yves Vasseur.
L’homme qui avait le soleil dans sa poche.
Didascalies, 2, 1982. Création à Bruxelles, 1982.
Théâtre. Préface de Marc Quaghebeur, lecture de
Michèle Fabian, Labor, Bruxelles, 1984. Contient : A bientôt, M. Lang ;
L’homme qui avait le soleil dans la poche.
Un Faust. Didascalies, 1985. Création à Bruxelles,
1985.
Un Faust. Version définitive. Didascalies, 9, 1986.
L’aménagement, suivi d’un entretien de l’auteur avec
Jacques De Decker, Promotion Théâtre, Carnières, 1990. Création à
strépy-bracquegnies, 1984. Nouvelle création à paris, 1990. (pièce
écrite en 1970).
Le grand complot, Promotion Théâtre, 1990. Création à
Bois-du-Luc, 1990.
Jacob seul. Suivi d’une approche dramaturgique par
Nabil El Azan, metteur en scène. Promotion Théâtre, 1990. Création à
Bois-du-Luc en 1989. Nouvelle création à Bruxelles, 1991.
Un homme de compagnie, Ed. Lansman, Carnières, 1993. Création à
Strépy-Bracquegnies, 1992. Nouvelle création à Louvain-la-Neuve, 1994.
La sabré de Tolède. Création à Strépy-Bracquegnies, 1993.
Simenon, Ed. Lansman, 1994.
Création par l’Atelier théâtral,
Louvain-la-Neuve, 1994.
Le coup de semonce, Institut Jules-Destrée, Charleroi, 1995.
Toudi, 18-19 mai 1999 (précédée d’une étude de Pierre Fontaine, La
longue durée du Congrès wallon de 1945). Création à Liège, 1995.
L’annonce faite à
Benoît, Ed. Lansman, 1996. Création à La Louvière, 1996. Nouvelle
création à Mons, 2001. Conversation en Wallonie ; Un Faust. Lecture de Jacques
Dubois, Labor, 1997.
Madame Parfondry est
revenue. Création à
Strépy-Bracquegnies, 1998.
Devant le mur élevé, Ed. Lansman, 2000.
Création à Bruxelles (Varia), 2000.
Avec Armand Deltenre
La nuit de Courcelles, Ed. Lansman, 1994. Création à Courcelles,
1994.
Roman
Soif de la terre, Ed. Paul Verlaine, 1956.
Nouvelle
Le duel, Audace, 25.
Essai
Le fil de l’histoire. Pour un théâtre
d’aujourd’hui.
Avant-propos de Michel Otten, Louvain-la-Neuve, 1991.
Adaptations
Sauvés. D’après la pièce d’Edward Bond. Création à Bruxelles, 1990.
Colette. D’après la pièce d’Anne Sierens. Création
à Bruxelles, 1992.
Collaborations
Autoroute. En collaboration avec Michel Jamsin, Roland Hourez, Roland
Thibeau. Création à Charleroi, 1981.
Hiver 60. Film de Thierry Michel. Scénario écrit en
collaboration avec Jean-Louis Comolli, Thierry Michel, Christine Pireaux,
1982.
Le corps sabbatique. Textes d’auteurs belges, Mons, La
valisette est dans l’atelier, 1985.
La maison au milieu du
lac. Collectif.
Dramaturgie de Jean Louvet. Création à Strépy-Bracquegnies, 1986.
Visité guidée. Collectif. Dramaturgie de Jean Louvet.
Création à La Louvière, 1986.
Woyzeck, de Georg Büchner.
Version française de Bernard Dort.
Dramaturgie de Jean Louvet. Création à La Louvière, 1987.
Comment ça se fait
que personne ne rit
? Collectif. Dramaturgie de Jean Louvet. Création à Bois-du-Luc,
1988.
Arrêtez, je veux
descendre.
Collectif. Création à Bois-du-Luc, 1989.
Espace Nord.
L’anthologie, Labor,
1994.
L’héritage des
gueules noires,
Archives de Wallonie, 1994.
Les années Plisnier, Ed. du Sablier, Mons, 1996. Texte intitulé
On ne nous l’a pas fait connaître quand c’était le moment.
Max Michotte :
1916-1975, Direction générale des Affaires culturelles, Galerie
Tendances contemporaines, La Louvière, 1997.
Ecriture et
engagement : actualité de Charles Plisnier. Cahiers internationaux du Symbolisme,
89-90-91, 1998. Texte intitulé Un regard culturel et théâtral sur la
question nationale belge.
Pour Jacques : du
beau, du bon, Dubois,
Labor, 1998.
Théâtre contemporain
Wallonie-Bruxelles.
Tome 1. Quelques incontournables. Anthologie, Mons. Centre des Ecritures
dramatiques, Ed. Lansman, Carnières, 2000. Contient : Un homme de
compagnie.
A Consulter
Jean Louvet. Vidéogramme en 11 séquences réalisées par Archives et Musée
de la Littérature.
Regarde Jonathan. Vidéogramme réalisé par Luc et Jean-Pierre
Dardenne.
Nancy DELHALLE, Jean Louvet, dans Alternatives
théâtrales, 69, Bruxelles, juillet 2001. Etienne MAREST, Lecture de Louvet, Ed. Lansman, 2001.
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